Un échafaudage roulant mal stabilisé est fréquent, vouloir gagner du temps d'installation est dangereux. Avant même de penser « gain de temps », il faut d’abord penser protection collective, poste de travail sécurisé et respect du code du travail. La stabilisation de l’échafaudage, le bon réglage du garde-corps et l’application stricte des instructions du fabricant sont les trois piliers d’un travail en hauteur sans mauvaise surprise. Pourquoi prendre le risque d’un basculement alors qu’une tour roulante bien montée reste un allié efficace et mobile ?
Stabiliser un échafaudage roulant commence par bien protéger le poste de travail. Un garde-corps continu, des plinthes correctement posées et des accès sécurisés limitent fortement les risques de chute de hauteur. Sur une structure mobile, la moindre négligence se paie vite ! Le cadre aluminium doit rester rigide, sans élément tordu ni pièce manquante, afin de garantir la stabilité de l’échafaudage, surtout lorsque l’on se rapproche de la hauteur de travail maximale.
Pour travailler en toute sécurité, on applique les règles de sécurité prévues par le code du travail et les préconisations du fabricant, sans adaptation maison. Un échafaudage roulant n’est stable que si la protection collective, le garde-corps et le poste de travail sont pensés comme un ensemble cohérent.
Avant de monter sur un échafaudage roulant, il faut vérifier que toutes les conditions d’utilisation sont réunies. Le sol doit être stable, non glissant et capable de reprendre les charges admissibles prévues par la notice du fabricant. La présence d’un marquage de conformité à la norme NF EN 1004-1 rassure sur la conception de la structure, mais ne dispense jamais de contrôler l’état réel des montants en aluminium, des planchers et des garde-corps. Sur le terrain, on passe en revue quelques points clés :
Une bonne stabilisation passe par une analyse des risques avant le montage. Sur un chantier BTP, la proximité de lignes électriques, les vents forts ou un sol irrégulier transforment vite un échafaudage mobile en danger potentiel. On commence donc par repérer les conducteurs aériens, les excavations, les pentes ou les zones boueuses, puis on décide si le travail en hauteur reste acceptable dans ces conditions. Pour structurer la réflexion, il est utile de comparer les situations typiques :
| Situation | Risque principal | Réaction conseillée |
|---|---|---|
| Sol meuble ou en pente | Basculement de la tour roulante | Choisir une zone plane ou caler sous contrôle d’un responsable |
| Vent soutenu | Déplacement involontaire, perte d’équilibre | Reporter les travaux et renforcer la stabilisation de l’échafaudage |
| Proximité lignes électriques | Électrisation du travailleur | Respecter de strictes distances de sécurité ou changer d’implantation |
Une fois les risques identifiés, on passe aux solutions concrètes pour stabiliser l’échafaudage roulant. La première règle est simple : suivre le plan de montage et les instructions du fabricant, sans modifier le type d’échafaudage ni sa configuration. Chaque modèle, qu’il soit prévu pour un poste de travail bas ou pour une plus grande hauteur, possède ses propres limites d’utilisation et ses dispositifs de protection collective. Pour garder une vision claire, on peut retenir quatre grandes étapes de stabilisation :
N'oubliez pas de vous référer au référentiel de compétences élaboré par l'Assurance Maladie - Risques professionnels/INRS (Domaine de Compétence 3R DC3R).
La mise à niveau constitue la base de la stabilité de l’échafaudage roulant. On commence par positionner la tour sur une zone aussi plane que possible, puis on agit sur les vérins de rattrapage pour compenser les petites irrégularités du sol. Le contrôle au niveau à bulle, sur le cadre aluminium ou sur les planchers, permet de confirmer l’horizontalité du poste de travail. Une structure inclinée entraîne des efforts anormaux sur les roulettes et les stabilisateurs, et augmente le risque de basculement lors des déplacements.
Il ne faut jamais utiliser des cales improvisées ou poser un vérin sur un support fragile. Il vaut mieux prendre quelques minutes pour obtenir une base élargie, stable et bien réglée que de se presser et exposer les travailleurs à une chute de hauteur évitable ! Nous vous invitons à lire la directive machines : Directive 2006/42/CE du Parlement européen et du Conseil du 17 mai 2006.
Dès que l’échafaudage roulant est à niveau, on verrouille les roulettes. Chaque roue freinée doit être actionnée complètement, puis testée en poussant légèrement la structure pour vérifier l’absence de mouvement. Une roue pivotante mal bloquée peut suffire à entraîner un déplacement involontaire, surtout lorsque le plancher supporte plusieurs personnes ou du matériel.
Sur un chantier BTP encombré, un simple choc avec un engin de manutention peut aussi décaler la tour roulante. Pour sécuriser la mobilité de l’échafaudage, adoptez une routine claire :
Le goupillage des éléments est essentiel pour transformer une pile de composants en véritable protection collective. Les planchers doivent être parfaitement engagés dans leurs logements, puis verrouillés par les goupilles prévues par le fabricant afin d’éviter tout soulèvement. Les cadres garde-corps, les échelles d’accès et les montants verticaux reçoivent également leurs axes ou goupilles de sécurité, ce qui solidarise l’ensemble de la structure en aluminium.
Une pièce non goupillée peut se déboîter lors d’un déplacement ou d’une sollicitation latérale, avec un risque de chute de hauteur pour le travailleur. Il est donc recommandé de suivre la notice de montage étape par étape et de réaliser une vérification croisée : une personne monte, une autre contrôle visuellement chaque verrouillage !
Les stabilisateurs assurent la stabilité latérale de l’échafaudage roulant, en complément des roulettes freinées et de la bonne mise à niveau. Selon le type d’échafaudage, ils se présentent sous forme de bras télescopiques ou fixes à déployer de chaque côté de la structure. On commence par régler leur longueur pour obtenir un appui franc au sol, sans coincer de matériaux ni poser sur un support instable.
Les dispositifs de verrouillage (goupilles, poignées, colliers) doivent être engagés jusqu’en butée, conformément à la notice du fabricant et à la norme NF EN 1004-2. Une fois les stabilisateurs réglés de manière symétrique, l’échafaudage gagne une grande stabilité, surtout lorsque la hauteur de travail augmente. Pourquoi s’en priver alors que ces bras restent l’un des meilleurs remparts contre le basculement ?
Déplacer un échafaudage roulant en sécurité demande autant de rigueur que sa stabilisation initiale. Le code du travail rappelle qu’il est interdit de déplacer la structure avec une personne ou du matériel non arrimé à bord, même sur une courte distance. Avant chaque manœuvre, on vérifie que la zone de circulation est dégagée d’obstacles, de câbles ou de dénivelés, et que la hauteur de travail future reste compatible avec l’environnement. Sur un chantier exposé au vent, mieux vaut réduire la hauteur de la tour roulante avant tout déplacement. Pour limiter les risques de chute ou de renversement :
La stabilisation d’un échafaudage roulant ne relève pas seulement du bon sens, elle est encadrée par la réglementation. Le code du travail classe l’échafaudage comme équipement de travail et impose à l’employeur de choisir un matériel conforme aux normes en vigueur, notamment NF EN 1004-1 et NF EN 1004-2 pour les échafaudages roulants en service. La recommandation R457 complète ces exigences en détaillant les bonnes pratiques de montage, d’utilisation et de vérification.
Concrètement, cela signifie : vérifier l’état de conservation de la structure, contrôler régulièrement les garde-corps, plinthes, planchers et stabilisateurs, et ne confier le montage qu’à une personne compétente ayant reçu une formation spécifique. La notice du fabricant doit rester disponible et consultée, car elle précise les charges admissibles, la hauteur maximale autorisée et les limites d’utilisation.
Certaines erreurs reviennent souvent lors de la stabilisation d’un échafaudage roulant. On retrouve par exemple les roulettes non freinées parce qu’il « faut juste finir un petit travail », les stabilisateurs repliés pour gagner de la place, ou encore les planchers non goupillés pour aller plus vite. D’autres négligences concernent l’usage sur sol instable ou la surcharge du poste de travail avec des matériaux lourds empilés près du garde-corps.
Ces mauvaises pratiques contredisent directement les instructions du fabricant et les règles de sécurité prévues par le code du travail. Pour les éviter, il est utile de tenir une check-list d’inspection simple, de sensibiliser chaque intervenant aux risques de chute de hauteur et de rappeler qu’un échafaudage roulant reste une structure temporaire, qui exige rigueur et contrôle constant !